Description du trajet :
Départ
: La cabine téléphonique à l'angle du boulevard de
la Liberté et de la rue du vieux cours.
On descendra
le boulevard de la Liberté jusqu'à la rue Jules Simon qu'on
remontera un peu pour emprunter la rue Vasselot. Puis dans la rue Saint-Thomas,
on tournera à droite pour emprunter la rue au Duc (on la lui rendra
!) et atterrir Boulevard Magenta jusqu'à la rue Descartes à
gauche. On traversera l'avenue Janvier et on passera dans la rue du Faux
pont pour joindre la rue Saint-Hélier. On tournera à droite
et on s'enfournera dans la rue J.-M. Duhamel qui nous mènera jusqu'à
la gare.
Arrivée
: Gare SNCF, sur la dalle en haut des escalators à l'arrivée
des trains.
Rue
du Vieux cours
On laissera
de côté, à droite, la rue du Vieux cours. Il y a pourtant
dans la vitrine du magasin Duros un beau gong de bois d'ébène
sur lequel trône un vieux chef Africain assis à même
le sol, doté d'une superbe… érection qui lui fait le zizi
aussi long que le mollet. Depuis que je l'ai vu là, j'ai rebaptisé
cette rue "rue du Vieux long", et si on écoute bien, si on regarde
bien, on entend ses sanglots long, au vieux long. C'est que sa belle est
en otage à l'autre bout de Renne
Allons,
il se trouvera sûrement dans tout Rennes un couple de bourgeois friqués
et charitables qui voudra bien acheter le gong et la statuette pour réunir
les deux amants. Sinon, s'ils sont encore là le 1er avril prochain,
je suis prêt à lancer pour ma part une pétition et
un appel aux pouvoirs publics afin qu'un rapprochement familial hautement
souhaitable soit opéré (et surtout pour qu'on retire ce type
de ma vue : il finirait par me foutre des complexes avec son, avec sa…
Franchement, un peu de modération dans vos élans, monsieur,
que diable !)
|
Pas de traces d'Adam ni d'Eve au Verger. Mais deux jolies pommes sur l'enseigne blanche : une verte et une rouge. Pas de traces non plus de Tchekhov à "La Mouette".
A côté,
c'est Isope, chaussures. Isope, une déformation d'Isaure ?
Vu dans
la vitrine de la Librairie ésotérique :
L'art
taoïste du massage sensuel
Ton corps
dit "aime-toi"
Mars
et Vénus sur l'oreiller : petit guide pratique pour une relation
passionnante et durable
L'union
amoureuse, rencontre dans l'essentiel
Massage
californien, art de la détente et du toucher
L'art
de l'extase sexuelle : la voie de la sexualité sacrée et
du tantra pour les couples occidentaux
Les arts
tibétains de l'amour : sexe orgasme et guérison spirituelle
Tantra
: le culte de la féminité : évolution du corps et
de l'esprit par l'érotisme et l'amour
Il y
a peut-être deux lettres en trop dans "ésotérique"
?
De fait la librairie porte sur son enseigne "Aux portes du mystère". On trouve peut-être les mêmes livres "Aux portes du paradis" ?
Tant va
la rue Vasselot qu'à la fin elle se casse !
A l'entrée
de la rue Vasselot, la pizzeria Rigoletto, avec sur la vitrine une espèce
de Polichinelle vert blanc et rouge.
Un beau lion au pochoir sur la porte de "kilo-shop" |
A la courte
échelle il y avait autrefois deux jolis petits personnages
qui semblaient dialoguer...
Le carnet
de Casanova : une liste d'adresses. Des prénoms, des surnoms, le
nom de la rue, le numéro de téléphone.
Imaginez
un peu qui se trouve derrière ?
Kathia,
22, rue Vasselot
Lilie,
3, rue Saint-Georges
Odile,
1, rue Saint-Louis
Mignonne,
5, rue de Clisson
Discrète,
aux Longs-Champs
Darjeeling,
4, rue de Toulouse
Pamela
A. Silicon Valley, 109
Belle
mise en appétit ! Mais le parcours d'un lieu à l'autre, d'une
dame à l'autre s'avère très décevant : on n'a
pas le droit de toucher, pas le droit d'essayer, et les mannequins sont
immobiles dans les vitrines de ces magasins de lingerie féminine.
Chez
Jocelyne et Christophe, fromagère et cuisinier depuis 1979. C'est
une maison jeune, finalement, mais il est vrai que dans un an, 1979 nous
ramènera un siècle en arrière.
Allez,
ça mérite bien un poème de Théodore
Y mettre
la patte
Ou
bien le menton ?
Allongés
sur la natte
Ou
bien à croupetons ?
De
cette histoire de chatte
Et
de coups de bâton,
De
cette histoire qui date,
Plaisir
? Reproduction ?
Il
n'y a vraiment pas
De
quoi faire un fromage
Sauf
s'il s'agit d'un Saint-Amour
A la
Maison des senteurs, il y a une jolie statuette dans la vitrine : ce sont
deux jeunes gens qui s'embrassent fort élégamment. Mais en
face, au Boeuf charolais ...
On est
forcé de s'arrêter chez Kathia.
Aux Couleurs de Celtie, même avec ses deux verrues sur le visage, la sorcière en vitrine est quand même jolie. Et les espèces de fées des grèves ou de la lande ont une beauté un peu sauvage même si on a le droit de les trouver "un peu sac d'os".
Cette rue est quand même un sacré festival de couleurs et de saveur, un peu comme la rue de Saint-Malo. Entre le Point gourmand et la reine de Palmyre, entre le chameau sur l'enseigne et les faisans sur le menu à la Tourniole, il y a des oranges et des verts, des jaunes, des noirs des blancs qui font autant d'effet à l'oeil que les motifs celtiques du bar de la Cité d'Ys.
Au Murano
- c'est l'île des verriers dans la lagune de Venise - la pizza Murano
est composée de noix de Saint-Jacques, crevettes, moules, tomate,
crème fraîche, ail, persil. Plus loin, à la "Dentellière"
(de Burano ? - l'autre île incontournable de la lagune vénitienne-),
le menu est plus traditionnel.
Au Vivaldi
aussi : la pizza Vivaldi : fromage, tomate, chorizo, origan, champignons,
aubergines. Quand Isaure vous sortait de son sac le parcours de l'Italie
à Rennes, elle passait immanquablement ici
A "Bières d'ailleurs", hésité entre la bière des Bonnets rouges et la bière du Diable. Me suis rabattu sur Blanche de Bruges, ma c(h)opine préférée.
La
rue Saint-Thomas
S'appelait
autrefois
Rue
de la toute première fois
Mais
comme la première fois ça n'est jamais glorieux
Les
habitants de la rue auraient trouvé bien mieux
Qu'elle
soit appelée rue des Etalons fougueux
Ce
qui était avouons-le, quelque peu prétentieux
Finalement,
rue Saint-Thomas,
Chacun
croit ce qu'il voit
Chacun
voit ce qu'il croit
Et
la toute première fois
Ma
foi, c'est déjà vieux !
Et
la toute première fois, mon Dieu,
Oublions
la !
C'est
dans la rue des Carmes que se trouve la plus grande des clés de
ceinture de chasteté parmi celles que j'ai vues jusqu'à présent
à Rennes. Et dans le genre "je te possède, c'est pour la
vie", il faut mentionner, pour ceux qui aiment ça, la possibilité
de se faire tatouer dans la rue au Duc
Plus loin,
dans le quartier de la gare, d'autres anciens bordels moins chic proposent
:
Le cabécou
frais ou chaud
Le buisson
du potager aux pétoncles
Le pot
au feu de canard aux petits légumes
La morue
fraîche aux aromates. [sic !]
D'autres
se contentent d'afficher les surnoms des pensionnaires, sans indiquer leurs
spécialités
:
La Montagnarde
; L'Auvergnate ; La Provençale ; L'Espagnole ; La Super chèvre
? ; La Bretonne ; La Florentine ; La Russe ; La Champenoise ; La Savoyarde
; La Forestière ; La Bourguignonne ; La Charcutière ? ; La
Flammiche ?
On a même
pu relever dans un ancien boxon italien :
La Sicilienne
; La Reine ; Le Vésuve !
Dans
la rue du Faux pont
Pousser
de vrais soupirs
Dans
la rue Dupont des Loges
S'asseoir
comme au théâtre avec un face-à-main
Ou
bien un éventail
Ou
des petites jumelles
Dans
la rue Dupont des Doges
Chercher
le Palais du même nom
Et
retrouver ce vieux tableau
Où
les doges avaient bonnet rouge
Comme
sur la passerelle du même nom
En cherchant la rue du Faux pont - je voulais y entendre de vrais soupirs ! - j'ai senti l'humidité de Venise : du coup, je me suis retrouvé rue de la Grippe. Les deux ruelles sont parallèles et "coupent le fromage" entre l'avenue Janvier et la rue Saint-Hélier. A l'entrée de la première, rue de la Grippe donc, officient plusieurs médecins (non imaginaires) dont l'un, M. Lecoq, est étiopathe. On pense évidemment au Coq en pâte, rue du chapitre, mais aussi au jeu inventé par le docteur Suspicion : sur quoi votre médecin traitant a-t-il passé sa thèse ?
A l'autre bout de la rue, on joue au jeu des deux couleurs. Il s'agit de photographier des éléments de vitrine, de façade ou d'objets de la ville en gros plan. La condition est qu'ils n'aient qu'une ou deux couleurs assez vives, de manière à fournir ensuite la matière d'une exposition thématique : "Rennes rouge et noire, Rennes en jaune et en bleu". Le bar "l'Administratif" avec ses fenêtres mi rectangulaires, mi-ovales fera partie de l'expo "Rennes en jaune et vert".
Rue
du Faux pont
La rue
du Faux pont nous mène dans une espèce de petite cour où
la végétation est abondante, il y a même un palmier.
Il y a ici une école maternelle bilingue (français-breton)
où il est annoncé que les classes vaqueront le vendredi 14
mai (mais il y aura classe le mercredi 12 mai). D'où l'appellation
de rue du Faux Pont. C'est d'ailleurs dans cette rue qu'est né Jean
Arcboutant-Carville, inventeur du week-end à rallonges amovibles
et de la semaine des quatre jeudis récupérables. Viré
de la fonction publique - on se demande bien pourquoi ! -, il devint conseiller
technique auprès du CNPF et parvint à refiler au ministère
du Temps libre le concept de "semaine des 35 heures flexibles" qui fit
sa renommée.
A gauche,
on peut admirer, en se penchant un peu, les deux vitraux, très jolis,
de l'arrière du pub "the Sherlock Holmes Pub". Il existe également
à Rennes un pub appelé le Watson, mais j'ignore s'il possède
lui aussi des vitraux. Il faudrait mener une enquête.
A droite
est représenté un portait stylisé de Molière
en pied. Image très particulière : le dramaturge est sans
yeux, il tient dans la main un bâton doré de pèlerin
ou d'aveugle, et des plaisantins ont profité de sa cécité
et de son immobilité forcée pour lui dessiner à l'endroit
adéquat un sexe bien dodu gratifié de deux précieuses
un peu ridicules. Le bougre a du en profiter pour quitter son mur à
la nuit et aller retrouver , quelque part dans la nuit rennaise l'une des
sœurs Béjart ou quelque autre femme de mauvaise vie. Ca ne lui du
reste pas vraiment profité : des tâches de peinture rouge
envoyées sur son nez lui font comme des boutons, comme s'il avait
ramené des traces de son escapade nocturne.
A l'angle, quand on ressort, on lit en blanc sur fond rouge : "Toujours plus loin". C'est le nom qu'Isaure a donné par la suite à son "Agence de flânerie amoureuse rennaise".
A gauche, rue Saint-Hélier, il y a une agence immobilière qui vante les mérites de la résidence Pierre de Marivaux : "Investissez dans l'élégance et vivez la différence". Pour la résidence le Racine, le slogan est : "Le juste sens de l'équilibre". Encore un quartier du Théâtre ! Le Théâtre national de Bretagne est d'ailleurs juste en face. Ce qui explique sans doute la présence du Molière.
A noter encore, au n° 31 de cette rue Duhamel un drapeau breton qui sert de rideau à une fenêtre. Quelquefois le matin, le soleil illumine la blanche hermine (en fait, elle est noire sur le drapeau !)?
Des autocollants ont fleuri un peu partout pour "Mystica teatcha (groupe de rap français) : "Au cœur du sanctuaire" (titre du dernier album disponible). C'est un très joli titre, très évocateur.
Au bar "le Bon accord", le bar se réserve le droit de sélection à l'entrée. Y'en a marre de ces chorales où il faut passer des auditions ! Militons pour le droit aux fausses notes !
Au n°
49, il y a un mascaron féminin au-dessus de la porte. Ce pourrait
être en souvenir de la marquise de Sévigné ?
Au 57,
sur le premier rideau, Pierrot et Arlequin jouent de la musique : un duo
mandoline et flûte. Sur le deuxième, ils ont laissé
les instruments et se sont pris la main. Peut-être, à la nuit
tombée fréquentent-ils la brasserie le Café noir,
en face, ou bien à côté, San Francisco Gym, centre
de remise en forme ?
A l'approche
de la gare, plus grand chose. L'Eléphant d'or, restaurant indien,
et les bistrots traditionnels : le Bout du monde, la Grillade, le Surcouf,
le Petit Caboulot.
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |