A la Maison des senteurs, il y a une jolie statuette dans la vitrine : ce sont deux jeunes gens qui s'embrassent fort élégamment. Mais en face, au Boeuf charolais, lorsque le soir arrive, le boucher rentre à l'intérieur les cornes qui trônent toute la journée au-dessus de sa porte d'entrée. Honni soit celui qui pense qu'elles sont les siennes propres.

On est forcé de s'arrêter chez Kathia. Elle ose, elle adore. Elle vante Simon Pérèle, Désir de Barbara, Primadonna, et Invisible de Barbara. Et sur la vitrine de cette marchande de soutiens-gorge, on peut lire la proclamation rennaise à la mode : "Les travaux d'accord, l'accessibilité d'abord."

Que se disent-ils, les deux personnages de la courte échelle ?     Rue Vasselot, tu me feras la courte échelle   Pour que je monte voir ma dame douce et belle.   De cet amour que j'ai pour elle si jolie   Il faut absolument que mon coeur se délivre"   - Ah, compère, si l'on inscrivait dans un livre   Les mots que tous les soirs tu dis à ta chérie,   Il y aurait de quoi emplir la librairie    Contre laquelle moi, Cyrano, je m'appuie

        Presque symboliquement, la gare S.N.C.F est située juste au milieu de notre parcours en mosaïque. Bien des choses demeurent mystérieuses pour nous à l'issue de notre enquête sur l'AFAR. Par exemple, l'origine des petits poèmes qu'Isaure parsemait au long du chemin. Les avait-elle écrits elle-même ? Lui en avait-on fait cadeau ? Et ces "textes de points" qu'on trouve disséminés de façon régulière dans la valise des désirs, étaient-ce les clients qui les avaient composés ? Personne n'a voulu nous répondre ni nous donner le tarif d'une promenade d'une heure avec Isaure. Mais son carnet de rendez-vous montre que tout le monde revenait s'inscrire pour les autres balades ou même pour la même. "Dieu toujours même et différente" comme dit le poète. "D'yeux toujours même et différente ?"
 
 

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