CHAPITRE III : NOTES DE PARCOURS DE P'TIT LOUIS
6. Notes prises pour préparer le parcours du désir (6)
 

Départ : Gare SNCF, sur la dalle en haut des escalators à l'arrivée des trains
Si vous trouvez quelque chose à écrire sur le parcours entre la gare et l'avenue des Français libres, prévenez moi. Même un détour par le boulevard Solférino me semble aussi stérile que l'avenue Louis Barthou. Ici sera notre traversée du désert. Après l'Eglise Saint-Pie V, par la rue Jean Milon, nous retrouverons la rue Saint-Hélier. Nous la remonterons en tournant à gauche, la traverserons pour nous engager dans la rue Marie Alizon. Là nous longerons la Vilaine, rue Alain Gerbault et nous reviendrons par la rue de la Crèche. Dans la rue du Verger puis dans l'allée du docteur Nouaille nous ne trouverons rien de bien amusant qui nous fasse au moins patienter avant de rejoindre le boulevard Laënnec, la promenade des Bonnets rouges et la passerelle homonyme.
Arrivée : Sur la passerelle des Bonnets rouges

Avenue des Français libres

Rue de Nouvoitou (elle n'existe pas !)

Lorsque la ville sera nue, nous admirerons son blason :
"Palé d'argent et de sable, au chef cousu de quatre mouchetures d'hermine ; autour de l'écu, sommé de la couronne perlée en souvenir de l'ancien comté de Rennes, s'enroule une cordelière par dévotion envers la duchesse Anne qui en institua l'ordre"

Lorsque la ville sera nue, nous tomberons nous aussi en dévotion certaine.

*****

Cette ville est toute pétrie d'histoire, avec un "e"
Mais elle n'est pas pétrie d'histoires, avec un "s"
Est-ce à nous de les raconter ?
Est-ce à nous de les inventer ?

*****

Sur le plan, la rue Bizette
Fait plutôt figure d'impasse :
Au fond, c'est un lieu idéal pour que Bob y embrasse
Bobette.

*****

1918

Non loin du Thabor,
Dans la rue des Viarmes
Violetta vend ses charmes
A ceux qui ont de l'or.

L'histoire a oublié les larmes,
Le malheur, la sueur et la mort.
On vient de déposer les armes
Et dans la ville qui s'endort,

Non loin du Thabor,
Dans la rue des Viarmes
Violetta vend ses charmes
A ceux qui ont de l'or.

*****

 23, Rue des boutiques obscures ? *

La passion nous fera tremper la plume d'oie dans l'encrier : nous écrirons ensemble, à chacun son chapitre, notre histoire d'amour. Saisis par un brin de folies, nous signerons la mise en scène et, pour distribuer des autographes, nous abandonnerons nos aventures de maison. Nous irons sur la rive droite, vers la villa Louise ou l'Exopotamie.
Bien sûr, je serai "un poco loco", affolé par ces perspectives de magie rose et de malin plaisir et d'agapes aux couleurs de Celtie.
Puis nous entrerons dans la maison bleue. Là, tu enlèveras ton torchon à carreaux et sur le  comptoir d'Armorique, nature et découverte, je te ferai cadeau de trois pierres de lunes que j'aurai volées au roi d'Ys.

Dans le corps de ce texte figurent les noms de 23 boutiques de cadeaux de la ville de Rennes. [Cette publicité subliminale n'a pas été rémunérée par lesdites boutiques.  Il est encore temps de réparer cet oubli. Merci de me contacter par la messagerie électronique ! ]
 

Rue Saint-Hélier

Une fois revenu rue Saint-Hélier, plus grand chose à noter sinon la Clinique du cheveu au numéro 26. Est-ce qu'on peut s'adresser là pour soigner un premier cheveu blanc ? Ils opèrent sans douleur ? Qu'est-ce qu'ils font ? Ils vous anesthésient avant d'opérer ? Avec quoi ? Paris-Match ? Point de vue et images du monde ? Radio Nostalgie ?

Rue Marie Alizon

Traversons. Dans la rue Marie Alizon, sur le trottoir de droite, on trouve une première trace visible, apparente, indéniable de la secte. Je m'étonne, arrivé à ce point du parcours du désir à Rennes, de n'avoir encore rien écrit à propos de cette société secrète aux ramifications étonnantes. Elle s'appelle Renezia. Ses membres ont pour mission d'œuvrer par tous les moyens à la glorification de l'Italie et surtout de Venise. Ces doux frappés ont des projets qu'on ne soupçonne pas. Comme celui de transformer la place du Champ de Mars en place du Mont de Vénus. De transformer en canaux les tunnels percés pour le futur métro (ils sont même soupçonnés d'être à l'origine des trous dans la chaussée qui font tant jaser cette année). Plus intéressant pour nous, ils ont le projet de faire de Rennes la capitale mondiale du voyage de noces. Heureusement, la mairie de Rennes est au courant de leurs agissements et compte bien y mettre le holà.

En tout cas, rue Marie Alizon, c'est bien l'emblème de Venise qui est représenté sur le logo du "Groupe General I". Ce lion qui tient un livre ouvert sur lequel est écrit "Pax tibi Marce evangelistus meus", ce qui signifie grosso modo "la paix règne dans une maison nettoyée à la lessive Saint-Marc", c'est bien celui qu'Isaure a envie de photographier à Venise.

A côté se trouve un groupe médical de rhumatologie. Samedi j'irai à la bibliothèque universitaire de médecine interroger le catalogue des thèses. Le jeu du docteur Suspicion, vous vous souvenez ? (P.S. J'y suis allé. J'ai ramené des preuves. Que penseriez vous de votre médecin si on vous apprenez qu'il a soutenu sa thèse sur : "Le travail de la coiffure pour dames : monographie des aspects technologiques et pathologiques" ou "Le signe de la langue verte : contribution à l'étude d'une toxicomanie réputée anodine, le khatisme" ou "Hygiène de la pêche au thon" ou encore "Les huîtres en Bretagne" ou bien "Le syndrome de Dandy Walker" ou "Un an de stage interné dans un hôpital local breton". Et celui-ci, franchement : "Résultats d'une enquête sur la contraception dans le milieu étudiant". S'il a testé lui-même, il n'a pas du s'embêter !)

Rue Alain Gerbault

Nous voilà rue Alain Gerbault, circumnavigateur français, à longer un bras de la Vilaine, d'un côté, et le centre de soins "pharmacodépendances et toxicomanies" de l'autre. C'est bien sûr à ce niveau-ci qu'il nous faudrait écrire sur la notion de manque, sur les aspects les plus acérés du désir, sur les amours fous,  sur Francis Scott Fitzgerald et Zelda qui sombra dans la folie et périt dans un incendie. Mais bon, le temps ensoleillé n'incite pas à la déprime et une image suffit peut-être à évoquer cela : tout au bout de la rue, j'ai trouvé des dessins au pochoir représentant des chauve-souris. D'ici on a vue sur les Grands moulins de Rennes et sur l'émetteur de France 3 qui ressemble à un phare vertigineux. A moins qu'il ne s'agisse de la tour où sœur Anne guette le retour du petit chaperon Rouge et de Pierre et de son grand père qui ont tué le loup ?
 

 
De nos jours, on ne dit plus circumnavigateur, on dit "dragueur un peu grave".

A l'autre bout de la rue, une fois passés devant la crèche Alain Gerbault, on revient à la bagatelle : sur le panneau de la rue, un autre écriteau nous annonce : "Stationnement interdit sur l'ensemble de la placette de retournement". La placette de retournement ! Avez-vous songé à en installer une dans votre lit ?

Jeu des mariages : la place du Parlement (parle m'en, de l'amour !) et la placette de retournement (retourne m'en des baisers !)

Rue de la Crèche

Le carnet de Louis XVI, à la date du 13 mai 1789 : "Rennes, rue de la Crèche. Pas rencontré de petit Jésus". Moi non plus. Juste vu une publicité pour Aspiral, l'aspiration centralisée. Aspiral, ça pourrait être une marque de carnet, je trouve.

Vu aussi un autocollant sans doute apposé par des émules de Brigitte Bardot : "Si vous saviez ce que Loréal fait aux animaux !".  Ah bon, il est zoophile, monsieur Loréal ?

Il n'y a rien à dire sur le boulevard Laënnec. Sauf à aller broder sur la vie de ce médecin nantais, mais je suis très nul en broderie, ainsi qu'en médecine d'ailleurs.

Passerelle des Bonnets rouges

Le plan de Rennes est bien trompeur. J'aurais localisé volontiers la passerelle des Bonnets rouges entre le pré des Bonnets rouges et la Promenade du Bonnet rouge. Mais ce qui se trouve sur le plan sous une flèche est en fait un déversoir ménagé en travers de la rivière. Il faut emprunter la rue Alphonse Guérin, admirer l'empilement de ballons à la fenêtre de la salle de sports sur la gauche, et découvrir un coin de campagne en centre ville pour découvrir que la passerelle se trouve plus loin. Le long de la promenade se sont installés des pêcheurs, et l'atmosphère est très "dimanche" ou "jour férié".

Quand on arrive à la passerelle, on est un peu déçu. Rien ne figure ici qui puisse évoquer même la plus petite rencontre amoureuse. Nous sommes loin de Paris et du Pont des arts, nous avons beau trouver ici deux des îles de Rennes, la vue qu'on a ne rappelle pas le moins du monde l'île de la Cité ou l'île Saint-Louis. Pas de trace non plus du grand Schtroumpf, le seul des petits hommes bleus dont le bonnet ne soit pas blanc. Et penser au bonnet phrygien des citoyens Rennais de 1789 n'est pas de mise non plus. Il s'agit en fait d'un mouvement populaire breton de 1675. Comme quoi la couleur rouge, symbole de la révolte, dans Rennes qu'on surnomme "la rouge"…

Et en plus, les bateaux qui passent sous cette passerelle des Bonnets rouges sont obligés de prendre… à gauche ! Un panneau de navigation le leur indique bien gentiment, et pour cause : à droite se trouve le déversoir dont j'ai parlé tout à l'heure !

Autrefois, à proximité de la passerelle des Bonnets rouges vivait une tribu de Schtroumpfs. Ayant remarqué que la Schtroumpfette donnait des rendez-vous galants au grand Schtroumpf sur cette passerelle, les Schtroumpfs décidèrent de kidnapper le grand Schtroumpf, de lui subtiliser son bonnet rouge et d'aller, chacun à leur tour, déguisés à l'aide d'une fausse barbe voler de vrais baisers  (et plus si affinités) à la Schtroumpfette.
Le stratagème fut découvert le jour où ce fut au tour du Schtroumpf grognon d'y aller. Quand la Schtroumpfette l'eut embrassé, cet imbécile ne put s'empêcher de déclarer : "moi, j'aime pas les baisers".
Quel schtroumpf, alors, ce schtroumpf grognon !

La passerelle vue par Théodore
 
 
 
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