Le dimanche 12 mars 2000, des membres de l'association
"Ecrire en Bretagne" ont visité, guidés par Jean-Paul Legrand
et Joe Krapov, une partie de "Rennes en délires". Munis des cartes
d'Isaure n° 1, 2 et 3, ils ont arpenté les rues suivantes afin
d'y jouer au "jeu des animaux".
Rue d'Antrain - Rue Legraverend - Rue Saint-Malo
- Rue d'Echange - Rue de Dinan - Parvis de l'église Saint-Etienne
- Carrefour Jouhaust
****
Rue d'Antrain, au n° 13, on marque deux points à cause des chats
dans les rideaux.
La librairie Gruel est toujours là pour ajouter des points dans
nos petites cagnottes. Elle nous offre ce jour "Monseigneur l'éléphant"
de Rudyard Kipling, le pingouin des éditions du grand Alque (on
attendait plutôt ici un albatros puisqu'il s'agit d'une édition
de Baudelaire), un "Oiseau bleu" et une gravure représentant un
lion. Elle nous offre également l'envie de lire "Chez les toubibs"
de Gus Bofa. L'illustration de couverture représente un chirurgien
dont le moins qu'on puisse dire est qu'il ressemble plutôt à
un garçon boucher.
A côté, la "Convoitise du Cor des Alpes" a nom, ce dimanche,
"Piège de méduse". C'est une partition d'Erik Satie qui trône
fièrement dans la vitrine
A la boutique d'artisanat monastique, en face, on trouve des masques de
Carnaval (le Carnaval des animaux ? L'oncle Camille Cinq-Sens ne serait-il
pas le véritable inventeur de ce jeu loufoque, pardon loup-phoque
de ramassage d'animaux ?). On ramasse aussi quelques points à cause
des cols-verts sur le tableau, des moineaux et d'un papillon.
Les démangeaisons
de l'Arvor : elles semblent être dues ce jour à "Fish and
ships, la comédie qui croustille" à moins que "le dîner"
ne provoque une crise d'urticaire. |
 |
 |
Dans
la vitrine du "Corsaire" les plantes vertes poussent dans une jardinière
en forme de tortue. Rien de plus normal : il doit s'agir de celle de l'île
du même nom. Ah, l'île de la Tortue ! Pepito, Ventempoupe,
Crochette et le gouverneur La Banane ! |
Au jeu des animaux, on ne le répètera jamais assez, seules
les images comptent : le pigeon en cocotte aux épices douces à
l'embeurrée de choux qui figure au menu du "Corsaire" ne rapporte
pas de point mais il fait, paraît-il, les délices de maints
docteurs rennais qui viennent goûter ici les "Gourmandises de Nelly"
et ses diverses "mignardises". Messieurs les docteurs savent se soigner
!
Au jeu des animaux, on ne le répètera jamais assez, seules
les images comptent : ni les grenouilles de bénitier, ni les rats
de bibliothèques rencontrés en chemin ne rapportent de points.
Par contre il est difficile de trancher devant l'homme singe de l'Institut
culturiste rennais !

Sur la place Saint-Jean Eudes, Pierre nous raconte une anecdote datant
de l'occupation allemande : des panneaux en lettres gothique étaient
installés au milieu de ce grand carrefour. La direction de l'hôpital
était mentionnée "Kreislazarett". Un beau matin ce panneau
avait été remplacé par un autre lui aussi rédigé
en lettres gothiques :
"Qu'est-ce
qui les arrête ? La frousse !"
Le restaurant sur le côté, "Fenêtres sur cour", trouve
bien évidemment sa place, à cause d'Alfred Hitchcock et de
William Irish, dans un parcours du cinéma qui passerait aussi par
là à cause de l'Arvor.
Après le passage (à vide) dans la rue Le Graverend, le long
du mur en face du splendide Hôtel-Dieu qui ressemble lui-même
à la gare de Toulon, on retrouve nos amies les bêtes dans
la rue Saint-Malo, à gauche. 1 hibou assez chouette à l'épicerie
de nuit, une ménagerie à l'Ichtar, 2 chats chez F. et H.
Aussant, le tableau de chasse du Maquis, un canard, une pie voleuse, deux
pandas chinois aux "Baguettes d'or".
On rejoint la place Sainte-Anne. Les anciens peuvent s'amuser, et nous
aussi, du fait suivant : là où se trouve aujourd'hui le local
de l'association "Et si on se parlait" ? se trouvait autrefois… un commissariat
de police !
La plus haute fenêtre de Rennes se trouve rue d'Echange, à
la Maison du peuple. Il s'agit en fait d'une porte. Derrière le
mur de la façade se trouve la scène de la salle de spectacle
et c'est ici, sur la rue, non l'entrée des artistes mais l'entrée
des décors.
Devant l'église du vieux Saint-Etienne, un chien genre Boule et
Bill.
Devant
le Nozdei, un chien.
Au bout
de la rue de Dinan, au Comptoir irlandais, en hommage à Prévert,
un raton laveur !
Devant l'église du jeune Saint-Etienne, là où nous
laissons dévidée la bobine de fil rouge de notre parcours,
nous trouvons des lions sculptés. Ca n'a l'air de rien comme ça,
mais ça fait deux heures et demie que nous tournons en rond dans
le parc zoologique. Certaines ou certains d'entre nous vont pouvoir calmer
tout à l'heure leur appétit de fauve.
Ne jetez pas de cacahuètes aux animaux, semble nous dire, devant
l'église, le doigt levé, le gardien consciencieux qui nous
rappelle au règlement