LES POEMES DE THEODORE CHASSERIAU
18. Un dimanche au Thabor : notations poétiques
 
 
Le Thabor est désert en ce joli dimanche 
Mais il n'est que deux heures. 
La famille Respectable 
Est demeurée à table. 
Les sportifs ont couru 
Dès le petit matin 
Et maintenant, fourbus, 
Ils attaquent le gratin 
Avant de dire "hola" 
Quand leur arrivera 
La mousse au chocolat...
Mais voici les solitaires :
Deux touristes étrangères,
Quelques mamys, quelques grands-pères...
 
Les chaises sont rangées sur le bord du manège ; 
Seul à tourner aux alentours, 
Le vent fait voler quelques feuilles sur la poussière du gravier.Aucun bambin à l'horizon.
Le bassin à voiliers, les arbres allaient y boire
Et leurs racines, paraît-il,
Eurent tôt fait de saccager le territoire.

Mais voici les premiers vélos. Frère et sœur se sont échappés de la table où papy rougeoie, où les cravates sont tombées, où le vin colore les verres de rubis au soleil
 
Sous le kiosque à musique, aujourd'hui, nul n'y joue.  
S'il pouvait nous parler, il nous raconterait ses soirées de juillet, le violon des Roumains, les dessous des danseuses, le son des cornemuses et l'assemblée si sage des Rennais en vacances. Il se souvient encore des musiques militaires et des bonnes d'enfants qui poussaient des landaus.
 
Les marronniers sont verts comme serait la vigne 
S'il poussait du raisin en ce vaste jardin. 
Il en pousse peut-être, en secret, dans les serres. 

Les premiers amoureux se tiennent par la main 
S'étonnent que le bar soit fermé 
Puis déambulent à nouveau nonchalamment…

 

 
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