LES POEMES DE THEODORE CHASSERIAU
17. Les vendanges de Quineleu :
haiku en hommage (?) à Lamartine
 
 
Cueillir le raisin
En Bretagne, en grande pompe :
Deux faillies grappes !
 
  
 
La vigne se perche
En haut du mur, à l'abri
De Maître Renard
 
 
La maison supporte
Sur son vieux mur une vigne
Qui lui donne une âme
 
 
Quand je bois du vin
J'oublie ce vieux Lamartine
Son âme et sa vigne
 
 
De ces tristes grains
Naissent des alexandrins
Qui ne nous grisent pas
 
 
L'escabeau dérape ;
Le sécateur en plein coeur :
Finies, les vendanges !
 
 
Poésie = mildiou !
Expédié A. Lamartine
Au fond de son lac
 
 
Milly ! Lamartine !
Au berceau du romantisme
J'y mets un serpent !
 
 
Ils ont disparu,
Les romantiques. Il nous reste,
Par bonheur, la vigne.
 
 
La folie, en grappe,
Au-dessus de mon berceau :
Depuis j'ai un grain.
La vigne et la maison
 
 
Ecoute le cri des vendanges
Qui monte du pressoir voisin ;
Vois les sentiers rocheux des granges
Rougis par le sang du raisin.
 
 
Regarde au pied du toit qui croule :
Voilà, près du figuier séché,
Le cep vivace qui s'enroule
A l'angle du mur ébréché.
 
 
Autrefois, ses pampres sans nombre
S'entrelaçaient autour du puits ;
Père et mère goûtaient son ombre ;
Enfants, oiseaux, rongeaient ses fruits.
 
 
Il grimpait jusqu'à la fenêtre ;
Il s'arrondissait en arceau ;
Il semble encor nous reconnaître
Comme un chien gardien d'un berceau,
 
 
Sur cette mousse des allées
Où rougit son pampre vermeil,
Un bouquet de feuilles gelées
Nous abrite encor du soleil. 
 
 
Alphonse de Lamartine
(Les Recueillements poétiques,1839)
 
 
N.B. Il ne s'agit ici que d'un extrait : dans le poème original complet, il y a une partie dans laquelle le poète dialogue avec son âme. L'ambiance générale est plutôt du genre "arrête, tu me déprimes !"
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Retournez au menu 
de Rennes en délires 
Retournez au menu 
des poèmes
Précédent
Suivant