Malgré tout le sérieux dont ils savent faire preuve par ailleurs, les conservateurs du Musée des Beaux-Arts de Rennes ont commis une erreur dans la rédaction de leur catalogue.
Elle concerne le portrait de mademoiselle Chassériau, peint, paraît-il, par son oncle.
Cette jeune dinde au regard étrange est née en 1818 sous la Restauration et est décédée en 1869 sous le Second Empire. Chaque fois que je passe devant son portrait, je ne puis m'empêcher de penser qu'elle a surtout connu l'Empire des sens et le septième ciel.
Les longues séances de pose qui furent nécessaires à l'élaboration de ce tableau furent en effet pour la demoiselle et son "chevalet-servant" le prétexte idéal pour s'enfermer dans une pièce au deuxième étage du château et pour se livrer à des exercices dont nous ne dirons rien de plus ici (je vous rappelle que nous sommes en train d'écrire sur 'le regard à Rennes et non pas sur le sexe à Rennes). C'est donc bien le cousin, Théodore Chassériau, qui a tiré le portrait de la pimbêche et non pas l'oncle comme le mentionne par erreur le catalogue.
La prochaine fois que vous regarderez ce tableau, pensez à ce que je viens de vous raconter. Il se passera alors un phénomène particulièrement mystérieux : en voyant que vous êtes au courant, la demoiselle se mettra à rougir.
Comment je sais ce détail de l'histoire ? C'est simple : c'est moi,
Théodore Chassériau, le cousin immortel.
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