Rennes, le 23 janvier 1999
Cher petit manège de la place de la mairie,
Tu donnes à cette ville une couleur d'enfance et tu es bien le seul, hélas ! Coincé entre la mairie, l'opéra et les commerces en tous genres, tu es vraiment planté dans un monde de grands.
Tu es aussi la mer qui manque à Rennes. Les peintures de ton chapiteau nous font voyager sur les plages ensoleillées, sur les jetées odorantes des petits ports bretons.
Tu es sucré aussi, je trouve. Ta couleur vert pistache et la crème Chantilly de tes encadrements, le doré de tes barres torsadées et les lumières flambantes sur les chevaux de bois donnent des envies de pommes d'amour, de nougat aux amandes et de gaufres couvertes de sucre glace.
On devrait te prendre pour emblème, le jour où l'on créera le Parti des oiseaux. Au programme de ce rassemblement de poètes nostalgiques : le rétablissement du bassin à voiliers dans le parc du Thabor, la plantation de gazon dans les trous du trottoir - ceux que fait Perceval ces jours-ci - et la création d'espaces de verre et de verdure destinés aux chanteurs des rues.
Juste une supplique avant de te quitter, petit manège. S'il te plaît, résiste !
Bien amoureusement
Jean-Paul L.
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