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Il ira loin, ce petit, dit Alice au chat.
- Quelle voix il a, surtout. Il n'a jamais raté un biberon. On ne risquait pas de ne pas l'entendre quand il hurlait la nuit. - Quel caractère aussi ! Cette façon de trépigner quand il réclame quelque chose ! - Ses parents n'ont d'yeux que pour lui. Ils cèdent à tous ses caprices. Ils ne pensent même pas à te faire cadeau d'un biscuit, ma pauvre Alice. Pourtant tu passes tous les jours admirer leur bébé. Moi-même il faut que je miaule très fort pour avoir ma jatte de lait. C'est quoi ton tamagoshi, aujourd'hui ? |
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- Mon
quoi ?
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Quand monsieur et madame Durocher ont invité à Rennes leurs
anciens voisin de Laillé, Alice a mis sa belle robe bleue. Elle
a relevé ses cheveux en chignon, elle s'est acheté un éventail
vert. Ca ne va pas très bien avec la robe bleue mais à Laillé
on n'est pas toujours très au fait des goûts en vigueur dans
la "capitale".
Après le déjeuner on a décidé de pousser la chansonnette. Mademoiselle Irma Suchard, la voisine de palier des Durocher, accompagne tout le monde au piano. Quelle croupe ravissante elle a ! C'est bientôt au tour de Joseph de déclamer une romance. De son bel organe de ténor il entame : |
"Sur
la route de Louviers
Il y avait un cantonnier Et qui cassait, et qui cassait Et qui cassait des tas de cailloux…" On l'applaudit vivement. - Alice,
une chanson ! Alice une chanson !
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C'est un triomphe. Joseph Durocher en est tout ébloui.
- Votre
voix… Votre voix… C'est votre voix qui est un diamant. On dirait que vous
avez un chat dans la gorge. Un chat qui sourit !
- C'est
un truc de magicien qu'un vieil ami du Chester m'a appris.
- Mais
surtout… Vous vous intéressez aux diamants ? Aux pierres ? A la
minéralogie ?
- Oh
oui, depuis très très longtemps !
- Parce
que moi, voyez-vous, Alice, je veux devenir géologue !
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