CHAPITRE VIII : LES JEUX RENNAIS
25. Le jeu du post-it
 
 
        Je m'imagine très bien en train de jouer le clown triste, l'homme de la rue promu vedette pour une soirée, le clochard au milieu des étoiles 

        Si j'avais fait partie du duo Laurel et Hardy on m'aurait donné le rôle de Hardy alors qu'au fond de moi je me sens très Laurel. Ma partenaire n'est pas une femme : c'est une énorme balle en forme de globe terrestre et si je me déguise bien souvent en plus puissant que moi, c'est pour finir broyé, happé, déchiré par la logique machinale des temps modernes.

Ce graf culturel était encore visible 
au bas de la rue Louis Guilloux en juin 2002
 
        Je n'ai pas mon pareil pour ridiculiser l'uniforme, contourner les autorités, installer le désordre sur l'écran. Et, une fois dépensée l'énergie de la course poursuite, des coups de pieds au derrière et du balancement des tartes à la crème bien détendant, je m'en vais dérouler, sur musique sirupeuse à base de violons, les moments de tendresse : amour des femmes, amitié des enfants, tout ce qui donne au cinéma de papa ce goût de revenez-y vous laisser prendre. 

        Et à chaque fois, ça marche. Nous en sommes prisonniers. 

- La vache !" aurait dit Fernandel.

 

N.B. Au mois de mars 2002, l'atelier d'écriture de Villejean a joué au jeu du post-it. C'est un jeu assez simple mais pas forcément drôle si l'on en croit un court-métrage réalisé à son sujet.

On vous colle sur le front un petit papier jaune autocollant, un post-it, sur lequel on a écrit le nom d'une personne connue. C'est votre nouvelle identité : vous devenez un acteur de cinéma, une vedette de la chanson, un personnage historique, tout le monde dans le groupe sait qui vous êtes sauf vous ! Vous posez alors des questions en vue de le deviner.

En atelier d'écriture, chacun a droit à cinq questions puis, à partir des réponses obtenues, pose par écrit ses supputations.

Cette séance fut très drôle. Moi-même ai hérité des pistes suivantes :

- A réellement vécu
- Est quelqu'un de drôle
- A à voir avec le spectacle
- A des accessoires, des éléments de costume qui le caractérisent
- A une partenaire qui n'est pas une femme

J'ai pensé à Charlie Chaplin, mais en fait j'étais Fernandel ! Thierry croyait fermement être José Bové alors qu'il était… Jésus-Christ !

Nous étions également, ce soir-là, en compagnie de Ravaillac, Rosa Luxembourg, Madame Bovary et Gaston Lagaffe !
 
 
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