CHAPITRE VI b : Fêtes d'ici et d'ailleurs
51, Parthenay en délires. 1, Les animations du camping

 
        Zut ! On a oublié de dire au revoir à nos voisins du camping ! Des jeunes gens vraiment sympathiques, venus spécialement de l'Essonne (91) pour mettre de l'animation dans le camping de Parthenay (79). On était allés là-bas à cause du festival des jeux, une manifestation annuelle très sympathique pour les enfants. Ce vendredi matin on a plié nos affaires, rapport à la pluie et au ciel gris qui nous accompagnaient depuis dimanche après-midi. Au moment de démarrer, on s'est aperçu qu'on avait oublié de leur dire au revoir à nos voisins du 91.
 

 
        Faut dire, quatre d'entre eux dormaient encore et le cinquième, levé sans doute par erreur, était parti prendre sa douche. A cet âge là, dix-sept, dix-huit ans, c'est encore très fatigable les jeunes. Ca a besoin de bonnes matinées bien grasses pour récupérer. Parce que, faut pas croire, c'est pas facile d'animer le camping de Parthenay pendant les vacances ! Les clients, c'est rien que des vieux ! Ou alors des colos pleines de petits mômes venus jouer au Festival. Tout ce monde-là se couche à neuf heures du soir et se réveille le lendemain à neuf heures après un tour d'horloge complet. Des fous !
 
 
        Heureusement qu'Habib, Aziz, Mohamed, Gaël et Jonathan étaient là. A partir de sept heures, tous les soirs de la semaine, ils nous  ont présenté leur show : le lecteur de CD à fond les gamelles, plein de musique rap soul ou funky, avec les basses bien à fond et le volume sur "maxi" pour que tout le camping en profite.
 
 
        Ensuite, à 21 heures, c'était l'entracte. Ils mettaient en route le moteur de leur voiture pourrie, le laissaient tourner dix minutes "pour attendre la mariée" (sans doute le chauve avec le bonnet de marin trop petit pour son gros crâne, ou alors le petit noir intarissable). Puis ils partaient faire Parthenay by night. Le rap, c'est vachement bien, finalement. On n'imagine pas le bien que ça fait quand ça s'arrête !
 
Hip !Hop !Allez, coa !
 
        Heureusement pour nous les rappeurs du 91 revenaient au camping pour un deuxième set. La première nuit, ils ont papoté comme des malades entre deux heures et quatre heures du matin. Fallait bien ça pour mettre de l'ambiance : tous les vieux faisaient rien qu'à dormir autour  alors que la nuit était si belle, si frâiche, si bien arrosée…
 
 
        Mardi, on a eu droit a une variante. Habib et Mohamed se sont plumés à propos d'un emprunt de tapis de sol et de dépenses d'argent en solitaire. Ils ont failli en venir aux mains.
- Je fais des courses pour moi, mais je suis pas un bâtard !
- Viens à la rivière, je vais te causer face à face !
- Tu veux me causer face à face ? Ca veut dire quoi ?
- Ca veut dire que je veux te causer face à face !
 
 
        Mercredi ils nous ont offert un grand classique des campings : la séance de barbecue. Sauf que c'était un peu surprenant de voir nos rappeurs retourner leurs merghez sur le gril avec leurs fourchettes en plastique et tenter d'enfumer les voisins. D'habitude ce sont plutôt de gros ventrus en short et chaussettes qui s'adonnent à cet art culinaire campagnard, pas des beurs tondus, des petits noirs aboyeurs ou des clones de Zidane chauve. Le deuxième set de cette nuit là a été différent des autres : quand ils sont revenus, à trois heures du matin, ils rigolaient comme des idiots, de ce rire si particulier qu'on a quand on a fumé des petites herbes de Provence ou du gouda d'importation directe. D'ailleurs, mon épouse m'a dit le lendemain :
- Ils n'ont pas du fumer que des merghez, hier soir !
 
 
        On avait fini par bien s'habituer aux petits gars du 91. Faut dire, le temps pluvieux qu'on a eu les cinq jours ne nous a pas permis d'assister aux nocturnes du Festival des Jeux. Du coup on s'est rabattus sur le show de nos voisins.
 
 
        Ce matin, à deux heures et demie, on sentait bien que leur maman leur manquait à ces grands nigauds. Ils avaient mis leur musique et ils sifflaient par dessus pour se bercer les uns les autres afin de s'endormir. Et ils avaient bien du mal, les pauvres, ils ont bien mis une heure à trouver le sommeil. Et nous aussi, après.
 
 
        Quand j'y pense ! On a oublié de leur dire au revoir ! Qu'est-ce qu'on est malpolis !
 
 
         Enfin bon. Nous voilà rentrés à Rennes. Je ne sais pas ce que j'ai, il n'est que trois heures et de mie de l'après-midi et si je me laissais aller je ferais bien une petite sieste ! On a dû trop faire la fête à Parthenay. Qu'est-ce que c'est fatigant, au fond, les vacances !
 
 
N.B. Les sculptures représentées sur cette page sont extraites du site de Patrick de Lestang : http://www.de-lestang-patrick.com
 
 
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