Le 18 avril 1877,
Charles Cros est à Paris. Il adresse à l'Académie
des sciences un pli cacheté sur le phonographe. Le pli est accepté
le 30 avril. Le 17 décembre 1878, Edison dépose une demande
de brevet. Tout comme le brevet de Ducos Du Hauron, celui d'Edison constitue
un choc pour Charles Cros qui repart en guerre pour faire reconnaître
ses droits de propriété.
"Jules Perroux fera plus tard écho d'une
séance à la Société de physique :
"Charles Cros a joué de malchance dès
son entrée dans le monde scientifique. Le jour même où
il soumettait à l'Académie des sciences son procédé
de reproduction des couleurs, un autre savant, Louis Ducos Du Hauron, présentait
les mêmes résultats à la même assemblée.
Pour un coup le hasard se jouait de l'humoriste [...] Par la suite, il
perfectionna ses procédés photographiques ; puis il imagina
l'étrange machine qui devait être le phonographe. Peut-être
même y songeait-il depuis sa vingtième année. Il ne
donne corps à son projet qu'en 1877. En avril de cette année,
il dépose en effet à l'Académie un pli qui contient
le principe et la description de ce qu'on appellera d'abord le paléophone.
Des articles enthousiastes paraissent à ce sujet dans des journaux
malheureusement trop spécialisés. C'est alors qu'il commence
à n'être bruit que d'un certain Edison "phonograph's papa"
et qui apporterait son rejeton d'Amérique. Et tout le monde d'applaudir
et de se récrier d'admiration, tandis que Cros, pour qui les mésaventures
passées se renouvelaient, protestait : "La publication d'idées
analogues aux miennes par un M. Edison, américain, me déterminent
à faire immédiatement connaître mon invention."
En dépit d'un excellent article dans "Le Rappel", il ne fut pas
entendu. Le phonographe d'Edison fut présenté à l'Institut.
Cros était oublié, méprisé. Il le reste souvent,
tant les dictionnaires et encyclopédies mettent de mauvaise volonté,
aujourd'hui même, à lui donner la place qui lui revient aux
côtés de l'Américain".
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