Il n'est pas question de mettre là-dessous un parcours qui mènerait
de la rue Parmentier au restaurant "Un amour de pomme de terre" qui se
trouve place Rallier Du Baty. Ce patate-tourisme-là ne serait du
reste pas désagréable non plus à pratiquer. Suffit
d'avoir la frite !
Le patatourisme est encore une invention de Joël Henry. Il s'agit d'un parcours qui fait référence à la pataphysique et plus précisément à la spirale qui orne la bouzine du fameux père Ubu d'Alfred Jarry. Cornegidouille ! A partir d'un point de départ, on parcourt la ville en tournant toujours dans la première rue à droite (ou à gauche) et en veillant à ne pas repasser deux fois au même endroit. C'est un parcours qui s'avère riche en surprises. Mais où situer le point de départ de la spirale ? |
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S'il
faut trouver un point central
A la spirale Ce sera forcément, et ici point ne galégé-je La place du manège Ou plutôt la place de la Mairie Qui sera le début de notre flânerie |
Sur la façade de la mairie, compter les mascarons : ce sont les
petits visages sculptés sur la façade au-dessus des portes
et fenêtres. On s'étonnera de voir qu'il y a là autant
de visages de femmes que de visages d'hommes. La parité n'a donc
pas été forcément inventée par Lionel Jospin
pour les municipales de 2001. Ou alors c'est que Rennes était déjà
en avance d'un métro lorsque ce bâtiment a été
édifié.
On pourra s'étonner du calendrier du père Ubu affiché sur l'aile droite du bâtiment. Surmonté d'un coq bien gaulois, il représente un soleil doré, quelques chandelles vertes pour porter de l'ombre sur les symboles du zodiaque. Sans doute tout cela est-il plus astro-nomique qu'astro-logique. En tout cas, c'est bien joli . |
En face de la mairie, il y a l'opéra. On ne reviendra pas sur l'aspect dérive des continents de cette place, la forme concave de la mairie étant susceptible d'épouser celle de l'opéra convexe. Un peu comme l'Afrique et l'Amérique du Sud, vous voyez ? |
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A l'intérieur de l'Opéra on notera que l'escalier est peut-être en colimaçon et surtout que les danseurs bretons de M. Lemordant, au plafond, sont en train d'exécuter une ridée à huit temps, danse particulière au cours de laquelle les danseurs, la main dans la main, enroulent sur elle-même la longue chaîne qu'ils constituent de manière à dessiner... une spirale. Si vous n'avez jamais vu ça, allez donc au prochain "Yaouank" au Liberté ! |
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Tout au long du trajet, on pourra essayer de comptabiliser les spirales que l’on rencontrera : complètes, incomplètes, tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, etc. On sera étonné de la présence en grande quantité de cet élément décoratif dans la ville. Présence insidieuse et pourtant inefficace : personne, à part quelques promeneurs pervers, ne fait plus attention aux côtés ubuesques de la ville. |
On trouve donc place de la mairie, au-dessus d'Orcade et de "Café
coton" nos premières spirales. Elles donnent naissance à
des ouïes de violons sourds. Un poil de baroque pour compléter
l'illusion de Bohème donnée par le clocher à bulbe
de notre Hôtel de ville.
A côté, chez Dolita, six spirales de fer forgé jaune entourent les mots lingerie et broderie. |
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En passant devant la librairie Le Failler, admirez les poignées
de portes : elles sont en forme de livres d'or mais personne n'a rien écrit
sur leurs pages !
Nous tournons à droite dans la rue Edith Cavell. Ce parcours patatouristique nous emmène dans des rues fort sympathiques et nous permet une visite de Rennes particulièrement poétique. On ne va pas d'un endroit à un autre, de la Tour Eiffel aux Folies Bergères en passant par les bateaux mouches et la salle de la Joconde au Musée du Louvre, |
Et dans cette rue Edith Cavell, la porte cochère de la Poste du
Village n'est pas moins admirable que celle du Parlement ou celles de la
Mairie. L'enseigne et la façade du magasin Pêcheur d'images
semblent aussi jolies que celle de Pierres de Lune, plus bas dans la rue.
Le gant vert sombre qui sert d'enseigne à la chapellerie est soutenu
par des spirales doubles. En face, à l'agence du théâtre,
joliment éclairée, on retrouve le motif.
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On admirera le heurtoir de la porte de l'hôtel de Lys, devenu "la
maison du conseil, Lilou Alliance, Ausmann Compagnie immobilier promoteur
constructeur". Ausmann ! On n'en finira donc jamais avec la lignée
des barons aligneurs ?
Les personnes qui n'auraient pas ce livre dans leur bibliothèque peuvent s'arrêter chez Maxi-livres pour acheter "le père Ubu" d'Alfred Jarry dans la collection à 10 francs. On pourra aussi s'arrêter chez Forum sur les quais, dont on remarquera la marquise soutenue elle aussi par des spirales, et on achètera là "Tartarin de Tarascon" dans la collection Librio (10 F également). |
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