Il fait un dimanche
de peintre et par derrière Saint-Melaine
Les chevalets se sont par miracle dressés. Les imaginations s'en donnent à cœur joie Et Notre Dame a pris parti de supporter Les joueurs du Stade rennais. Le rouge et le noir lui vont bien Au teint
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Le kiosque a ses admirateurs. Ses piliers rouges, ses dorures, son chapiteau en arrondis prennent à l'eau de l'aquarelle, en compagnie des verts plus francs, des jaunes vifs, des allures de temple exotique et l'on ne s'étonnerait pas qu'y danse quelque vahiné ou que sur une plage proche s'en viennent déferler les vagues de la mer |
Sur le banc fraîchement
repeint j'aurais presque envie de m'asseoir.
Les feuilles rousses de l'automne, le sable jaune, le calme du jardin, comment tout cela n'a t-il pas encore détourné Hermès de sa mission de gardiennage ? Ne peut-il relâcher un moment Eurydice, qu'elle vienne s'asseoir un peu à mes côtés et regarde jouer les enfants ? Je promets de ne pas regarder en arrière. Ah, seulement sentir à nouveau son parfum… Hélas les Dieux d'ici ont tous un cœur de pierre. |
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On ne voit pas,
sur le tableau, que le chien a les pattes cassées
Que la biche est fourbue et Diane sérieuse. On n'aperçoit aucun lecteur devant les serres Et les enfants ne trempent pas leurs avant-bras dans les fontaines. Les jardins français, en longue enfilade, sont vus de cet endroit toujours si ombragé où l'angelot joufflu étrangle dans ses bras une oie du Capitole qui l'a réveillé cette nuit. Sommeil léger, cœur lourd,
querelle de voisinage
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Le grand père et l'enfant
derrière le rideau
Derrière le rideau du jet d'eau Derrière le rideau de l'appareil photo Est-ce moi qui pose nu ?
Quel secret d'un seul coup devenu
volatile
Le grand père et l'enfant… Derrière le rideau du
jet d'eau
Derrière le rideau de
l'appareil photo
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Quelqu'un
nous dira-t-il encore
les
voyages que font les roses ?
Quand elles voient les toits, là-bas,
de Saint-Vincent,
Rêvent-elles Toscane ou Florence ou plus loin ? Connaissent-elles ce que leur nom porte de charge émotionnelle ? Entendent-elles sortir du camaïeu de bleus La musique du gong et le parfum du thé ? Ombrelle, pont de bois et kimonos
de soie :
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Le Thabor est en fait un jardin
africain
Il a le silence des girafes et leur élégance lointaine. Il est une jungle touffue et innocente Où ne courent que les enfants, de cache-cache en balle au camp, De balancelle en toboggan. Et pour les grands Il y a, au pied des baobabs, ces petits bancs Où l'on s'assoit pour déclarer aux jouvencelles Maints serments loin du jeu des mômes Qui font voir le ciel et la vie en rose |
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R
êver d'un jardin éternel et pour cela tailler la pierre :
A
fin d'y sculpter des radis.
D
essiner chaque jour un légume ou un fruit,
I nstaller sur la place publique, afin que le monde sourie, S on savoir faire et sa radis-cale folie N.B. Saluons Ar Furlukin, ci-contre, et les peintres anonymes qui ont bien voulu offrir en partage, ce dimanche de fin septembre 2001, leur vision du Thabor. |