Texte
103 : Du changement au quartier de la Barrière Saint-Just : 1998-1999
Vive l'avenir !
Les religieuses sont parties.
Maison vide, la démolition
commence.
Les tilleuls attendent
: ce novembre est pour eux le dernier.
Acajou cuivré, tristes
et beaux, ils ont oublié leur splendeur des automnes passés
lorsque, grosses boules d'or, ils brillaient du scintillement des pluies
ensoleillées.
Hier quelques branches
étaient mises en flammes par les rayons d'un soleil bas
Oh ! Je ne l'ai pas vu
partir : plus d'or, plus de flamme, c'était le dernier
Quadrillé de lignes
roses, le ciel est vaste.
Le bulldozer ronronne,
les fumées caressent les toits
Vient le temps de la grue,
des chargements de ferraille, des toupies de béton
Viendra le temps des jeux
d'enfants dans le jardin
Octobre
L'automne est revenu.
Les boules d'or restent
un beau souvenir, elles sont remplacées par des fenêtres,
beaucoup de fenêtres, des grandes et des petites, bien rangées,
les unes à côté des autres, les unes au-dessus des
autres.
Je ne vois plus le ciel
Mais de l'autre côté,
il y a des balcons,
il y aura des transats
sur les balcons et des fleurs dans le jardin.