HAIKUS SUR L'AUTOMNE
L'archet du soleil
Joue sur son grand violoncelle
Une sonate rousse.
Brume de rivière
Enveloppe le passant :
Il a disparu.
L'arbre sera nu
Sous la neige de l'hiver
C'est pourquoi il flambe
Vigne vierge rouge
Mais le vin que nous buvons
Est blanc, sec, râpeux
Carnaval de feuilles
Rousses, jaunes, rouille, feu
:
L'été déjà
loin.
Nul étonnement :
Sur la sépulture noire
Une feuille... tombe.
Nul étonnement :
Là-haut, refusant le
froid,
Les oiseaux s'en vont.
Et bientôt le givre :
Les étoiles laissent
trace
Sur nos carreaux blancs.
Les lumières d'or
De ce grand soleil couchant
Bercent nos sourires.
Tous ces jardins verts
S'en vont hiberner bientôt,
Ours jusqu'au printemps.
Dans sa maison, vite !
Allumer son feu, ses lampes
:
c'est déjà l'automne.
Jack l'éventreur fou
Sortira plus tôt s'il
veut
Trouver sa promise
Ces nuits de pluie fine
Je descendais en rêvant
La rue étoilée.
L'ours, dans sa tanière,
A roulé soigneusement
Ses chaussettes en boule.
Fébrile, Vivaldi :
Le feu aux joues il se hâte
De finir "l'Automne".
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