LES POEMES DE THEODORE CHASSERIAU
4. A tous les haiku l'on gagne !
 

HAIKUS SUR L'AUTOMNE

L'archet du soleil
Joue sur son grand violoncelle
Une sonate rousse.
 
Brume de rivière
Enveloppe le passant :
Il a disparu.
 
L'arbre sera nu
Sous la neige de l'hiver
C'est pourquoi il flambe
 
Vigne vierge rouge
Mais le vin que nous buvons
Est blanc, sec, râpeux
 
Carnaval de feuilles
Rousses, jaunes, rouille, feu :
L'été déjà loin.

Nul étonnement :
Sur la sépulture noire
Une feuille... tombe.
 
Nul étonnement :
Là-haut, refusant le froid,
Les oiseaux s'en vont.

Et bientôt le givre :
Les étoiles laissent trace
Sur nos carreaux blancs.
 
Les lumières d'or
De ce grand soleil couchant
Bercent nos sourires.
 
Tous ces jardins verts
S'en vont hiberner bientôt,
Ours jusqu'au printemps.
 
Dans sa maison, vite !
Allumer son feu, ses lampes :
c'est déjà l'automne.
 
Jack l'éventreur fou
Sortira plus tôt s'il veut
Trouver sa promise
 
Ces nuits de pluie fine
Je descendais en rêvant
La rue étoilée.

L'ours, dans sa tanière,
A roulé soigneusement
Ses chaussettes en boule.

Fébrile, Vivaldi :
Le feu aux joues il se hâte
De finir "l'Automne".

 
 
Retournez au menu 
de Rennes en délires 
Retournez au menu 
des poèmes
Précédent
Suivant