Nous sommes chez lui pour faire connaissance. C'est sobre, légère inspiration orientale, une touche seulement. Les livres vont à plusieurs : peinture, poésie et "Points-virgule" surtout. Quelques "Bouquins".
Il est à gauche. Il n'a
rien d'ésotérique et ses bibelots sont faciles à dépoussiérer.
C'est marrant tous ces masques de Venise. En ce moment j'en vois en photos,
on m'en parle. Je m'interroge sur leurs attraits. L'italien, cinquième
langue d'Adna. Je m'en fous, je pars avec Florence.
Encore Venise ! Derrière moi, par un auteur de B.D. fantastique dont j'ai oublié le nom, une planche qui t'interloque, sortie de son contexte : un homme sur un canal sans eau, en bateau. Il est en apesanteur.
Des poupées, des marionnettes. Des jouets d'enfants modèles. Des objets anciens : une lampe à pétrole, un très beau pot de chambre en faïence reconverti en vide-poches. Paul sait casser les images.
Pas de télé. Ca fait une heure que je suis ici et je n'avais même pas remarqué. On doit sans doute bien vivre ici. En tout cas, elle ne me manque pas. Des étuis à violon : y a quoi, dedans ? Des disques, pas mon genre, sauf les quatre saisons de Vivaldi et deux trois autres à découvrir : "Chants et danses d'Israël", "La grosse rigolade". Tiens, j'avais pas vu Mozart. Et y en a d'autres aussi, que je ne regarde pas parce qu'il faut pencher la tête.
Un halogène orange. On dirait la couleur des billes de terre de mes jeux d'enfant. Un grand balcon qui donne sur un parking ; derrière, une route et un rond-point. Le parking met de l'espace entre la route et nous mais on entend le mouvement des voitures. La vie de la ville.
Il a l'air de son appart', on dirait un appart' de province. Paul ne vient pas de Paris et ça se sent.
Le hamster s'appelle Hamlet.
Marie Beau
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