CHAPITRE X : PETITS PLAISIRS RENNAIS
Texte 121 : Barry et Barbara (le 22 Septembre 2000)
   
 
         Ce jour-là, c'était le jour de l'automne, la fête des Maurice, mais ça n'a rien à voir avec l'histoire qui suit. 

        Il s'appelle Barry. Elle s'appelle Barbara. Ils habitent au centre de l'Angleterre, à Leeds. Nous aurions pu nous connaître au derby d'Epsom, ç'aurait été très British. Il n'en est pas ainsi. Notre rencontre s'est faite sur la route Fougères - Saint Christophe de Valains où ils ont une maison. C'est exactement sur l'axe mondialement connu qui passe au Tiercent, où nous avons des amis et voisins, que nous avons fait connaissance. 
 

 
        Un grand jour que ce 22 septembre 2000. Depuis 36 ans nous vivons les uns à côté des autres à Fougères dans notre quartier que, ensemble, nous avons construit. Au départ, tout ce monde travaillait et n'avait guère de temps pour le copinage. Actuellement, presque tous ont atteint l'âge de la retraite. C'est pourquoi il a fallu tout ce temps avant de décider d'aller tous ensemble un jour manger quelque part pour renouer des liens et passer du bon temps.
Pour ce coup d'essai, les "organisateurs" n'avaient convié qu'un noyau d'une vingtaine de personnes. C'est donc à Chauvigné, dans une ferme-auberge, que nous avons fait nos festivités. Ce fut très sympa. Après le repas, nous avons fait un tour dans les dépendances du domaine, puis Germaine et Roger nous ont invités à passer chez eux à quelques kilomètres de là.
 
        C'est un  endroit merveilleux. Vous vous croyez à cent lieues de chez vous. Vous arrivez dans une sorte de ranch en bois où il n'y a pas d'électricité. Tout autour de la maison, les bois et l'étang : en arrivant ici, j'ai cru qu'on était au Canada, c'est fabuleux. Visite de la propriété remplie d'astuces et de petites inventions dues à la créativité des propriétaires. Pour ses petits-enfants, Roger fabrique des moulins en petites pierres ; ces moulins ont des ailes qui tournent au vent. Les ferrailles sont devenues décoratives ou bien ont trouvé une fonction à remplir.

         Vers 18 heures, il a bien fallu quitter ces lieux enchanteurs pour rejoindre Fougères par la route. C'est là qu'interviennent nos Anglais. Nos voitures étaient donc en caravane pour sortir de chez nos voisins et roulions tranquillement sur ces grands axes ! qui, avouons-le, ne sont malgré tout pas très larges. Face à nous, dans leur "truck", arrivent les Anglais.

        Ils sont en terrain connu où il ne passe d'ordinaire pas un chat. Ils roulent à vive allure et occupent  largement le centre gauche de la route, il faut se ranger mais malgré tout le choc a lieu : leur "truck" arrache à notre Clio le rétroviseur qui vient heurter la glace côté conducteur pour retomber lamentablement le long de la portière.
 
       Tout le cortège s'arrête, les Anglais aussi. Très vite, nous décidons que, puisque les dégâts ne sont que matériels, il vaut mieux que les voitures non concernées passent leur chemin, sinon, il y a grand risque que ça se reproduise , si, d'aventure, advenait un autre "truck", sait-on jamais sur des axes de cette importance ! 

        Le constat se fait courtoisement, mais fraîchement entre les Anglais et nous. Nous décidons alors de continuer la conversation le lendemain chez le garagiste. Echange d'adresses. 
 

 
La reine d'Angleterre peut ranger ses bibis ! 
Les soeurs P. en chapeaux sur Internet, c'est quand même autre chose !
 

 
        Le lendemain, inquiétude chez le garagiste : viendront ? Viendront pas ? ... Ils arrivent. Moins décidés qu'hier à reconnaitre leurs torts mais cependant compréhensifs. Barry parle et comprend très bien le français ; cependant, il a quelques difficultés à saisir certaines expressions. Tout s'arrange.

        C'est là que, inconsciente ou vraiment très grande dame, Marie-Madeleine, qui ne perd pas le sens des mondanités, les invite avec le plus grand naturel à venir prendre un thé à la maison quand ça leur chantera. Fallait être un peu gonflée pour inviter des étrangers qui viennent de payer pour vous plus de 1000F sans pouvoir broncher. Eh, bien, ça leur a chanté de venir prendre un thé, dès le lendemain!.....

 
 
 
      Ils auraient préféré un café, tant pis, c'est le thé qui était prévu, ils n'y couperont pas. Ils ont eu droit à la visite de la maison et du jardin. Eux, nous ont raconté qu'il est entrepreneur de maçonnerie, que Barbara est sa deuxième femme, que sa fille va venir faire des études musicales en France, tiens mais pourquoi pas à Rennes ?  ! Qu'ils aiment la fête de la Musique et qu'ils viendront peut-être  nous écouter l'an prochain. 

        C'est ainsi qu'on se fait des amis.... si on ne craint pas quelques petits arrachements et si on se permet quelques  petites audaces qui se révèlent finalement bénéfiques pour tout le monde.

 
        Et c'est ainsi que l'on agrandit le cercle des fans de l'Atelier chansons et de ses Rats déridés.

        La secrétaire des rats déridés 
 
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