Le vieux monsieur a mis son auto dans le bateau. Il faisait beau. La traversée
vers l’île de Groix a duré trois quarts d’heure. La deux chevaux
a ensuite péniblement monté la côte de Port-Tudy. Jean-Emile
Rabatjoie a traversé le bourg, tourné à droite et
arrêté la deuche devant son coin de paradis.
La maison est bleue, la terrasse donne sur la mer. Il a sorti du coffre sa caisse de journaux découpés, ses revues d’art, sa paire de ciseaux pointus et son stick de colle. |
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Depuis, sur la terrasse ou dans le salon, il coupe, il ajuste et il colle. Quand il en a assez, il va marcher dans l’île, il redescend au port regarder les bateaux, assis à la terrasse du bar devant un apéro. |
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Les trois djeunns avaient de bonnes têtes. Jean-Emile les a invités
à prendre l’apéro le soir. Ils ont découvert qu’ils
habitaient Rennes tous les quatre. A la fin de la soirée Anne, Katia
et Jean-Paul appelaient Jean-Emile « Papy ».
image empruntée à l'atelier d'écriture 2001 de Télérama.fr |
Les revoilà. Ils sont passés par la terrasse. Ils ont à
la main, chacun, chacune, une effigie de Dalida qu’ils brandissent comme
un trophée.
- Eh ben
c’est mon copain Jacques-Henri qui va être content de ces Fragonard
là ! Jacques-Henri, c’est celui qui met mes collages sur l’internénette.
Il a appelé ça le MIR. Le Musée Iconoclaste Rennais
!
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