- Monsieur
le Président, les deux détectives sont là. L'affaire
Chassériau, vous vous souvenez ? Le tableau et la jeune fille qui
ont disparu du Musée des Beaux-Arts de Rennes.
- Faites
les entrer, Monica. Comment s'appellent-ils déjà?
- Mick
Mac Cormick et Dick Dracy.
- Alors
messieurs, comment va la bonne ville de Rennes ?
- Bien,
monsieur le Président, très bien même. Nous avons beaucoup
progressé et mis la main sur une de vos anciennes connaissances.
- Jean-Eudes
Mirliton en personne. Nous l'avons un peu malmené pour le faire
parler, mais ça valait le coup.
- Nous
avons du nouveau, monsieur le Président.
- Cela
s'appelle Internet. C'est un nouveau système de communication utilisé
par des membres de plusieurs sectes.
- C'est
un truc ahurissant : on y accède de partout à partir d'un
simple ordinateur de modèle courant.
- Les
gens peuvent même s'écrire des lettres avec ça. Communiquer
gratuitement ! C'est fou, non ? Si ça continue comme ça,
on n'aura même plus besoin de La Poste !
- De
toute façon, à Rennes en ce moment, la Poste n'arrête
pas d'être en grève. Finalement….
- Vous
voulez bien revenir à l'enquête, messieurs ? J'ai de nombreux
rendez-vous ce matin. Vous pouvez quitter votre déguisement si vous
voulez, monsieur Mac Cormick.
- Mon
déguisement ? Quel déguisement ?
- Cet
imperméable d'inspecteur Colombo et ces lunettes d'écailles…
Ce n'est pas un déguisement ? Bon, passons, je n'ai rien dit. Vous
n'avez pas eu la main trop lourde avec Mirliton ?
- Vous
savez, nos méthodes parfois sont un peu… brutales. Mais bon, on
est détectives privés, pas enfants de chœur. On les a juste
un peu assommés les deux types.
- Les
deux types ? Qui était le deuxième.
- Une
espèce de fouille-merde. Un détective privé. Un certain
Florent.
- Connais
pas. Et que me ramenez-vous pour finir.
- Tout
est sur ces disquettes, monsieur le Président. Ce sont les signets
de son navigateur. Avec notamment un lien vers un site appelé "Rennes
en délires".
- Un
truc ahurissant ! Un roman gratuit sur Internet !
- La
gestionnaire du site, une certaine Mme Crapovna, n'a même pas prévu
d'impressions payantes de ses pages !
- Complètement
utopique ! Mais complètement subversif aussi. Vous imaginez, il
y a dans toutes les entreprises de France plein de gens qui, sur leur temps
de travail, vont surfer sur des sites tout aussi futiles !
- Quelle
perte pour l'économie !
- Heureusement
qu'on va instaurer les 35 heures. Les pertes de productivité occasionnées
par ces surfs diminueront ainsi.
- En
fait, on ferait mieux d'interdire Internet.
- Surtout
la messagerie !
- C'est
bon messieurs. Vous pouvez retourner à votre enquête. Je vais
regarder cette disquette. Tenez-moi au courant de la suite.
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