M. Eugène Amaury-Duval
30, quai Duguay-Trouin 35000 RENNES |
M. Florent Fouillemerde
Agence Fiat Panda 4, rue des Petits-Champs 35000 RENNES |
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Cher Monsieur
Les nouveaux épisodes de ma jeunesse que je vais retracer, -- à
cinquante-cinq ans de distance, - doivent être précédés
de quelques indications sur ma famille, particulièrement sur mon
père dont j'espère raconter plus tard, d'après ses
propres mémoires ou ses papiers, la vie modeste et pourtant très
accidentée.
![]() Le grand-père, Balthazar-Siméon Duval, dit "le dormeur Duval". On le reconnait sur la gravure à ce qu'il a deux trous rouges au côté droit. |
Nous sommes originaires de Rennes. Mon aïeul, avocat au Parlement de cette ville, avait une fonction auprès des États de la province ; il laissa trois fils. L’aîné, mon père, Amaury Duval, naquit en 1760. Après avoir, lui aussi, pris rang dans le barreau de Rennes, et même s’être signalé par des débuts assez brillants, il ne put résister à l'offre qui lui fut faite en 1785 d’aller rejoindre, comme secrétaire, le baron de Talleyrand-Périgord, récemment nommé ambassadeur à Naples. La Révolution survenant, M. de Talleyrand donna sa démission, et mon père alla remplir les mêmes fonctions de secrétaire auprès de Basseville, à Rome. |
De retour à Paris il épousa une jeune fille du Bourbonnais, dont le talent pour la peinture s'était manifesté déjà dans un certain nombre d'œuvres que je garde pieusement ; forcée d'abandonner l'art par les devoirs de maîtresse de maison et de mère de famille, elle n'en conserva pas moins une passion presque exaltée pour tout ce qui s'y rattachait. |
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En 1812, il échangea ses fonctions de chef de bureau contre celles d'inspecteur des Beaux-Arts. Mis à la retraite par le gouvernement de la Restauration, il vécut depuis de la vie la plus modeste, tout entier à ses études d'érudition, à la direction du Mercure qui remplaçait la Décade philosophique, aux travaux de l'Académie, notamment à la continuation de l'Histoire littéraire de la France, dont il fit plusieurs volumes avec Daunou et d'autres de ses confrères, et enfin à la vie de famille. |
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Il avait eu deux frères, Le premier, Alexandre Duval, écrivit beaucoup pour le Théâtre Français et pour l'Opéra-Comique. Ses succès nombreux, parmi lesquels il me suffira de citer "le Tyran domestique", "la Jeunesse de Henri V", "les Héritiers", "Maison à vendre", "la Fille d'honneur", etc. , lui valurent un fauteuil à l'Académie française, en 1812. |
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Le plus jeune des frères de mon père écrivit aussi
: on a de lui une Histoire de
Charles VI ; mais il vécut très-retiré, avec sa charmante femme, qui était fille du grand sculpteur Houdon. ![]() |
Notice
extraite du catalogue de la B.N.F. :
Type :
texte imprimé, monographie
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La prochaine fois je vous parlerai d'Adolphe Chassériau qui fut, vous le savez peut-être, le géniteur d'Isaure.
Promenez vous bien dans Rennes, c'est une ville qui vaut le coup d'oeil.
Eugène Amaury-Duval
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