CHAPITRE IX : LA GALERIE DES PORTRAITS
      8. Toto, roi des costauds
 
                    Moi, Toto le Rennais, les hommes me font rire. Il faut voir comme ils jouent les costauds aux commandes de leurs machines. Gros bahuts bloquant les raffineries de pétrole, Concorde, Koursk…

                    A côté de l'endroit où j'habite, ça n'arrête pas. Ils prennent le virage à toute allure dans leurs petits bolides…  et s'en vont faire la queue au rond-point ou tournent en rond sur le parking afin d'y trouver une place.

                    Quelle folie que ces déplacements incessants ! Quelle
            fourmilière ! Sur quoi débouche tout ce mouvement, à quoi mènent toutes leurs castagnes, à quoi servent toutes leurs constructions vaniteuses, j'avoue que tout cela me reste mystérieux. Peut-être veulent-ils prouver qu'ils sont des costauds ? Les rois de la planète ? Ca me fait bien rire. Il n'y a pas plus costaud que moi, ici. Et qu'ils le veuillent ou non, tôt ou tard, mes frangins et moi-même nous prendrons le dessus.

                    Et d'ailleurs ils finissent toujours par venir nous manger dans la main. Ou dans les pieds.

                    Je ne m'avance jamais sans preuves. Moi, Toto le Rennais, j'y ai mis le temps, mais je l'ai soulevée, cette borne. Il n'y a pas de limite à notre pouvoir. Je ne vous raconte pas de salades. Quand les hommes seront tous morts, nous, nous serons encore là, à soulever ainsi leurs vieux restes, à proliférer au soleil, avec nos belles fleurs jaunes par-dessus leurs os blancs.

                    Parole de pissenlit !  
             

           
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