LA PLUME ET LE PINCEAU
Texte 103 : Visite impromptue à la bibliothèque
(Isaure mène l'enquête, chapitre 2)
 

        Nous avions laissé Isaure auprès du Parlement son ami.

        Nous la retrouvons telle une étoile filante, rue Hoche, longeant le Conservatoire de
musique très silencieux. Elle traverse la place granitée, pour l'heure abandonnée des skatteurs.
Songeuse, se rafraîchit un instant aux jets mouvants de la fontaine éclairée.

        A présent elle se dirige rue de la Borderie afin de visiter la bibliothèque. N'a-t-elle pas appris que le NEC sera sa prochaine demeure ? Elle sait, que, digne d'un Arsène Lupin, elle devra escalader la grille verte imposante, close à cette heure indûe.

        Elle y retrouve les petits rats qui s'affairent de-ci, de-là, dans les
rayons.
- Bonjour Isaure. Pourquoi viens-tu te perdre ici ? Quel vent t'a poussée en pleine nuit ?
Il est vrai qu'au rayon historique, à droite dans la salle de lecture, tu as ta place réservée.
Y aurait-il urgence, pour que tu sois descendue de ton cadre ?"
 
        Et les livres de tourner et retourner leurs pages en écho. Et d'un mot à l'autre se le rapportent. 
Isaure dit qu'il y a danger ! 
Isaure dit qu'il y a danger ! 
A son passage, les statues des Beaux-Arts en sont pourtant restées de marbre. 

        Alors !  Quelle urgence ? Est-ce une vieille histoire de Parlementaires qui ressurgit ? 
Une architecture qui nous trahit ? On dit pourtant : "Il faut vivre avec son temps !". Le temps n'est hélas plus aux majestueuses Cathédrales de marbre et de pierre, comme bâties autrefois, mais aux grands espaces de verre et de lumière. "Voir et être vu". Elles y font entrer le soleil qui réchauffe et la clarté pour la vue.

- Regarde Isaure, ici, nous avions un jardin, avec quelques bancs de pierre. Pour l'ombre de nos tranches et reliures, de beaux arbres. L'été, derrière les stores, abrités. Mais parfois, le vent mauvais donnait des courants d'airs en s'engouffrant dans les vasistas disjoints ou mal verrouillés. Eh bien Isaure, ce jardin n'avait d'yeux que pour nous. L'hiver, on pouvait y contempler une neige immaculée, où seuls moineaux ou mouettes y laissaient leurs empreintes. Hormis les services de la ville, pour son entretien, personne n'y descendait
jamais. Seuls, parfois, un grand colley fauve s'y promenait, ou des oiseaux y
gazouillaient. Alors, Isaure, dis-nous, quelles nouvelles  ??? Faut-il battre tambour ?"
 
                   Violaine 7
 
 
 
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