Il y a la lumière qui pétille, livrant la couleur de son âme, couleur vive et chaude comme les couleurs d’automne, couleur qui cache les lettres d’amour, des souvenirs de ce voyage en Italie sous un soleil de plomb, de la région des grands lacs où dans ce Canada neigeux il était parti à l’aventure tel Jacques Cartier.
Dans ce regard :
Il y avait des choses inclassables, un fouillis inextricable de toutes les folies d’antan. Un vrai grenier à poussières avec ces cahiers d’enfance, les claques des instits, les coups de baguettes sur les doigts, les livres de la guerre 14/18, celle de 39/40, les rideaux pour se cacher derrière afin que l’on ne voie pas ce regard, ce regard qui farde le secret. Le secret d’une vie passée, vie de conte de fées mais qui ne peut s’écrire comme un conte et qui ne peut se conter que s’il s’écrit. Seulement se laisser deviner et encore deviner par celui ou celle qui sait l’aimer.
Ce regard était comme le vieil électrophone, non-phonographe avec ses disques Pathé Marconi et son bras mobile la voix de son maître, douce musique sur laquelle l’oreille se calait. Il continuait de chanter, de faire parler les vieux jouets, le petit soldat de plomb, la poupée de chiffons faite avec du son du meunier qui avait été moulu en cachette. Cette vieille poupée disait le frère est moche comme une fourmi et alors regard de larmes. Ce n’était pas une fourmi, regard d’amour, cette poupée de son et de chiffons c’était le cadeau du regard d’amour de sa maman qui dans ce NOEL glacé des années noires voulait faire danser les yeux bleus de son enfant.
Regards de douceur, plein de pensées insipides et cruelles, d’amourettes enfouies dans la mémoire, premier amour fou sur des ressorts grinçants dans les grosses toiles de lin de grand’mère…
Lisette
A suivre : fait à partir des mots qui
ont fait jaillir l’imaginaire
Groupe écriture CARREFOUR 18
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