Un jour, une soucoupe volante s'est posée à côté du manège sur la place de la mairie à Rennes.
Mais elle demeura rigoureusement close, malgré les sommations que le capitaine des pompiers éructa avec un haut-parleur depuis le toit de l'Opéra.
Alors tous les oiseaux de la ville prirent leur vol et convergèrent dans un ensemble parfait pour se rassembler au-dessus de l'étrange véhicule.
Puis une musique angélique fut émise de façon continue par l'engin et ce fut au tour des enfants de la ville de venir s'asseoir comme subjugués sur les pavés de la place dans un silence religieux autour de l'appareil.
De toutes parts, sans que l'on sût pourquoi, tous les clochers se mirent à carillonner et de ce fait les vieilles gens se mirent en route : elles avaient ressorti du placard leur pliant ou leur fauteuil de plage et bientôt tout l'espace jusqu'à la place du Parlement fut rempli de bavardages chevrotants et de rires étouffés : il y avait longtemps qu'on n'avait été à pareille fête.
Les vendeurs de marrons grillés, les camelots de tout poil, les montreurs d'ours sortirent d'on ne sait où, tout étonnés de ce retour incongru à leurs souvenirs d'enfance. Les rires et les conversations animées fusaient de toute part, si bien qu'après trois heures, les passants en arrivaient à oublier la raison de leur présence en ce lieu.
Et partout dans le monde, sur toutes les places de toutes les villes et de tous les villages, une soucoupe volante du même type se posa et le même phénomène se produisit. Alors seulement, à partir de ces bases nouvelles et satisfaisantes, on put enfin entrer de plain pied dans le troisième millénaire
Jean-Paul, Marie-Bernadette et Alain
Contrainte d'écriture :
Il s'agissait d'une
écriture tournante. Le premier écrit une phrase. Le deuxième
reçoit la feuille de papier, lit et complète par une autre
phrase. Le troisième ajoute une autre phrase et repasse la feuille
au premier.
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