C'est une vieille roulotte, un peu calèche.
Elle est stationnée là depuis longtemps, tellement longtemps qu'on ne sait plus très bien depuis combien de jours, de mois ou d'années. Elle est sur un terrain vague que les promoteurs voudraient bien pouvoir récupérer. A côté des immeubles, des collectifs, des maisons. Et là le terrain vague. Au milieu la roulotte. Heureusement le terrain est inondable. |
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Marie survivait dans tout ça. Sa place n'était pas vraiment là. Son idéal était ailleurs. Elle s'est mise à imaginer un ailleurs, à rêver de nulle part. Puis un jour elle a tout plaqué : le boulot, l'appart', le mec... Elle avait jeté cette vie. Elle s'en était procuré une autre. Elle est arrivée là par hasard. Elle aimait les chevaux et les légendes bretonnes...
Marie aimait toutes les bêtes, elle avait un chat qui se prénommait
Choco. La phrase qui était inscrite sur la porte intimidait beaucoup
les voisins. Certains même s'amusaient à la prendre en photo.
La porte et Marie aussi.
Ce qui impressionnait les rares gens de passage n'était pas seulement
la roulotte, le chat, etc... mais Marie et sa coiffe.
On aurait dit qu'elle sortait d'un autre temps, le tableau était cocasse quand elle allait acheter son pain vétue de noir et de dentelles. On aurait cru qu'elle allait au pardon de Rosporden ou d'Elliant. Elle avait une démarche lente et progressive. Nonchalante et le regard à ses pieds elle disait à qui voulait bien l'entendre que, de toute façon, le temps finit toujours par arriver. Elle avait le pain pour la semaine, le lait pour Choco et les secrets dans le regard. |
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Mais moi je ne vous y emmène que si vous n'oubliez pas de fermer
la porte derrière vous. Pour un peu que le le chat s'échappe
!
Elise