CHAPITRE VI : PETITS PORTRAITS DE RENNES EN FETE
Texte 101, On est passés à la télé !!!
 
 
        Oui ! Ca s'est fait drôlement. Le jeudi 15 juin 2000, l'équipe arrive pour répéter ses petites chansons. Le directeur de la Maison de quartier de Villejean appelle notre chef à nous qui revient après un court entretien, hilare, un papier à la main : l'atelier chanson est convoqué le jeudi 22 juin (c'est-à-dire dans une semaine), le lendemain de la fête de la musique, pour un enregistrement. dans les studios de TV Rennes. D'un seul coeur, le choeur clame sans hésiter : "On y va !".

        Et nous y voilà à notre rendez-vous. Il a fallu demander des autorisations d'absence à nos patrons. Enfin, à 17 H 20, tout le monde est prêt devant les locaux de TV Rennes. Quelqu'un sort du bâtiment, nous demande ce qu'on fait là. Notre chef répond que nous sommes conviés pour être enregistrés. Le monsieur de TV Rennes n'est pas au courant, pourtant c'est lui qui fixe les rendez-vous. Il demande à voir nos cahiers de chants, l'affiche de la fête de la musique, demande le nom du directeur de la Maison de quartier de Villejean et rentre dans ses bureaux.
Aïe, aïe,aïe, ça s'annonce mal. Panique ! Est-on venu pour rien ? Plaisanterie ?
 

 
         Il en ressort, de ses bureaux, un quart d'heure plus tard et nous invite à entrer. Nous suivons notre chef comme un seul homme. On pose son sac, son manteau, bref, on s'installe et on s'étale. Trop : on a occupé les chaises destinées aux invités du journal  et tout notre barda va se voir à l'écran ! On change de place : on met tout sur un autre bureau. Non ! Là c'est la place du présentateur ! Finalement, on nous conduit dans un couloir dans les arrières et on revient tranquilles en faisant bien attention de ne pas se prendre les pieds dans les fils et les câbles. Il y en a partout qui traînent.

        C'est quand même surprenant de se voir là, parmi les caméras, sous les spots, jonglant entre les micros, quand on s'appelle d'un nom aussi peu sérieux que "les Rats déridés" !

        Les instruments doivent monter sur l'estrade. Guitariste et accordéoniste s'exécutent docilement. Nous, les choeurs, restons en bas.
- Y a-t-il des chanteurs dans le groupe ?"
- Ben, oui."
- Qui ?"
- Ben, nous."
- Tous ? "
- Oui."
- Ah, je vous croyais des supporters. Alors, rejoignez les instruments."

        Ca y est, ils vont s'occuper de nous. Les plus petits devant autour des musiciens, les hommes à gauche (droite de l'écran), les femmes à droite (gauche de l'écran). On va faire des réglages. Casque en tête, caméra au poing, compte à rebours avec la régie : "Allez-y."

        Hervé donne les notes du "Pont de Morlaix", la guitare et les chanteurs démarrent allègrement, c'est parti.
- Pour moi, les réglages sont au point. Vous allez rester là pendant le journal. Vous pouvez chanter si vous voulez vous échauffer la voix."

        On s'apprête à débiter tout notre répertoire car notre premier essai nous a rassurés : on se trouve très à l'aise. On chante. Mais Hervé s'obstine à ne vouloir jouer que les deux chansons que nous devons interpréter, tout ça pour ne pas se déconcentrer.

 

         Il y a une heure que nous sommes là. Arrivent des tas de gens qui nous disent "Bonjour" au passage : la speakerine, un médecin qui doit intervenir pendant le journal, trois cameramen et un preneur de son. Essai pour eux aussi. A 18 H 30, silence, le journal du soir commence ; il dure un quart d'heure. On est toujours à la même place sur cet espace réduit qu'est notre estrade : les fourmis nous montent aux pieds, les jambes nous rentrent dans le corps, les genoux flageolent : c'est dur de faire les vedettes !

        Un autre présentateur arrive qui nous dit ce qu'on devra faire :
- Après le générique, vous jouez rapidement."
- Alors, s'inquiète l'accordéoniste, on va jouer seulement un bout de chanson en vitesse ?"
- Non, pas du tout ! Ce que je veux dire, c'est que tout de suite après le sommaire, c'est à
vous !".
 
        Ah  bon ! A ce moment-là, on comprend qu'après les essais, notre intervention va se faire... en direct.

        D'ailleurs ça s'agite sur le plateau. La présentatrice de tout à l'heure est maintenant derrière une caméra - compression de personnel ! -, elle se plaint que le zoom ne fonctionne pas. Il n'y a pas de retour d'image. Dans une minute va débuter la page culturelle, c'est là que nous attaquons.

        Le présentateur rentre avec le président de l'ARV et le conseiller municipal de Maurepas
Générique. Sommaire du journal. C'est notre tour...

        Impeccable, notre début sur les antennes ! On donne de la voix. On s'envole littéralement.
Le conseiller municipal nous applaudit et propose un jumelage de chorales entre Maurepas et Villejean. Le président de l'ARV fait état des festivités de Villejean et parle de nous en disant "nos amis seront là pour animer le quartier samedi". Nous sommes au septième ciel, peut-être même au huitième s'il y en a un.

        Ensuite, arrive un sonneur, Christian Anneix, qui doit participer à la fête de la Gallésie à Monterfil. On le place sur l'estrade au milieu de nous, en avant du plateau, et voilà tous les micros réglés pour nous  déplacés pour entendre la cornemuse. La chaleur ne plaît pas à l'instrument  : le bourdon ne se met pas en route et ça fait un drôle de bruit qui siffle aux oreilles, c'est désagréable alors que le morceau joué est fort beau. Il faut dire qu'il fait chaud sous les projecteurs. Mais voilà la fin de l'émission.
- Nous allons vous quitter avec une autre chanson de marin". Nous entonnons avec entrain  "Nous irons à Valparaiso".

        Chacun récupère son matériel. "Au revoir" et nous voilà dehors, éberlués de ce qui nous est arrivé...
 
                     ..."Ensemble nous somm's repartis, dans l'tourbillon d'la vie
                     Pressés d'aller nous regarder passer à la télé.
                     On est passé à la télé, on est passé à la télé".

        On se disperse en se disant : "A samedi sur la dalle".
 

 
        Le samedi sur la dalle, on est les stars, quelques-uns nous reconnaissent : "Vous êtes passés à la télé..."  Et nous sommes bien contents.
 
         Ce n'est pas rien d'être passés à la télé !
 
                      La secrétaire des "Rats déridés" et de l'Atelier chanson de Villejean
 
 
 
 Hervé, notre chef et nous lors d'une répétition en forêt avec les Gabiers de Fougères !
(Lors de notre passage à la télé, personne n'a pensé à emmener un appareil photo !)
 
  
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