- L'avenue
Gaston Berger, c'est le mur de Berlin !"
J'ai entendu
prononcer cette phrase-là un jour à la Maison de quartier
de Villejean. On serait tenté d'ajouter qu'il y a peu de gens pour
passer à l'Ouest, mais il n'y en a pas plus qui veulent passer à
l'Est. A ceci près que l'avenue Gaston Berger est elle-même
un petit axe Est-Ouest et qu'il s'agirait plutôt en l'occurrence
d'une espèce de conflit Nord-Sud. Peu importe.
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Quelquefois je le franchis, le mur. Je vais faire mon tour en Allemagne de l'Est. La population y est jeune, mal habillée, mal rasée, avec un mode de vie suranné, un langage incompréhensible, des mœurs assez bizarres. Certains soirs, par exemple, les Allemands de l'Est se ruent au "Tambour", un grand bâtiment rond, leur opéra-Bastille à eux, pour y voir de vieux films de Woody Allen ! |
Beaucoup
sont habillés comme quand j'avais vingt ans, et ça ne date
pas d'hier ! Certains arborent carrément les vieux attributs baba-cool
que les gens de mon âge portent sur les vieilles photos qu'ils évitent
de montrer à leurs propres enfants ou à leurs collègues
actuels.
Les Allemands de l'Est parlent une langue que personne d'autre qu'eux ne comprend. |
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Quand ils peignent des fresques sur les murs de leur bibliothèque, les Allemands de l'Est ne peuvent s'empêcher d'appliquer les principes esthétiques du réalisme socialiste. Ainsi pour cette illustration d'"Hourra l'Oural" d'Aragon. |
Ce qui est surprenant avec les Allemands de l'Est, c'est qu'on ne les voit jamais travailler. Le matin, ils débarquent du bus n° 8 en troupeau et s'engouffrent par paquets compacts dans l'usine. Au fronton de celle-ci, il y a ce slogan surprenant : "Vive la dictariat du prolétature". A l'intérieur de l'usine la cafétéria est très fréquentée. |
Des slips kangourous ! Pourquoi pas porter des Marcel pendant qu'on y est ? Je ne suis pas prêt d'y remettre les pieds en Allemagne de l'Est !
P.S.
Pour tous ceux qui l'ignoreraient, on trouve essentiellement, avenue Gaston
Berger, l'Université de Rennes 2 (dite aussi UHB). Ce texte a été
écrit par P'tit Louis Lebreton après une consommation excessive
de gouda. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, les effets secondaires
du gouda fumé sont du genre redoutable.
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