CHAPITRE II : BOUBAT ET LES MYSTERES DE RENNES
7. Une lettre pour monsieur Boubat
 
Photo n° 3 : Les amoureux, Bologne, 1987
 

                          Rennes, le 28 juillet 1999

                 Cher monsieur Boubat

         Vous n'ignorez certainement pas que les individus ont des droits sur leur propre image et que nul ne peut, sans le consentement de la personne photographiée, publier, exposer ou exploiter commercialement une photographie la représentant .

         Il se trouve justement que sur la photographie prise par vous et reproduite dans le n° 2585 du magazine Télérama, nous sommes représentés, mon épouse et moi. Cette photo quelque peu compromettante a été prise il y a très longtemps à l'insu de notre plein gré. Vous ne pourrez certainement pas arguer, comme l'a fait votre confrère monsieur Doisneau avec ses amoureux du "baiser de l'Hôtel de ville" d'une mise en scène avec des comédiens payés pour la photo.

         Cet instantané, saisi au vol sans vergogne aucune par votre objectif quelque peu voyeur, n'a fait l'objet d'aucune négociation avant publication et c'est d'autant plus dommageable que la revue dans laquelle elle paraît, l'excellent "Télérama", a attiré l'attention de ses lecteurs par deux fois cette dernière année sur les problèmes que  pose à la presse cet aspect de la jurisprudence.

         Nous avons du reste pris les conseils de notre avocat, maître Henri Corbeau qui nous a suggéré un arrangement à l'amiable avec vous-même ou avec "vos héritiers" (nous ne comprenons pas bien ce que ce dernier terme signifie - notre avocat nous a prodigué ce conseil entre la poire et le fromage alors qu'il avait la bouche pleine ! - ni ce que veut dire la phrase du magazine "il est mort au début de l'été").

         Toujours est-il que nous vous réclamons, par la présente, comme compensation à cette exploitation abusive de notre image, la livraison de cinquante sac de graines à destination de :
 

         Les hasards de notre vie professionnelle - nous étions voyageurs de commerce - nous ont amenés en France où nous nous sommes installés et où nous coulons (bophile !) des jours heureux.

         Dans l'espoir d'un règlement à l'amiable, nous vous prions d'agréer, cher monsieur Boubat ou cher monsieur "Vos héritiers", l'expression de nos sentiments les meilleurs.

                     P. Tourterella
 
 
 
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